Sophyline Phay (Sister promo 3) « Mieux connaître la biodiversité marine c’est mieux la protéger »
Publié le 24 April 2023

Aujourd’hui nous observons nettement les effets du dérèglement climatique sur la terre mais le dérèglement climatique a aussi un impact sur les fonds marins. Sophyline Phay, Sister de la promo 3 passionnée de plongée, souhaite connecter d’un côté les plongeur.ses certifiés disposant d’un nombre important de photos et vidéos d’exploration et le monde de la recherche scientifique ayant besoin d’un nombre important de données pour faire de la reconnaissance des lieux et des espèces marines dans leur environnement année après année. Cela offrira un volet de sensibilisation sur la protection de la biodiversité marine pour améliorer le respect des fonds marins par les plongeur·euses novices ou certifié·es. Focus sur son projet Dive & Collect.

Les fonds marins sont menacés par le dérèglement climatique. Peux-tu nous parler de la protection de la biodiversité marine ? 

La canicule que nous avons subie en 2022, n’a pas eu lieu que sur terre mais aussi dans la mer et ça a eu des effets sur la faune et la flore un peu partout dans le monde. Des canicules marines touchent aussi nos océans de plein fouet. Elles sont aujourd’hui validées (ou attestées) par les scientifiques, tout comme le réchauffement global des eaux à travers la planète. L’été dernier, en méditerranée on a constaté que sur un même site de plongée dans la zone de 0 à 20 mètres de profondeur, il y a eu un blanchissement des coraux alors que les coraux étaient rouges l’année dernière. Cela a fait l’objet de plusieurs articles et publications sur les réseaux sociaux.

Autre point, aujourd’hui, il y a de plus en plus de plongeurs certifiés avec une certaine méconnaissance par rapport à l’environnement sous-marin dans lequel ils évoluent. Certains plongeur·euses favorisent l’image plutôt que le respect de la faune et la flore.

Mieux connaître la biodiversité marine c’est mieux la protéger. 

Existe-t-il des solutions déjà mises en place pour la protection de la biodiversité marine ? 

Une des meilleures solutions à mettre en place c’est de s’informer et d’apprendre à connaître la biodiversité dans l’environnement où on plonge parce qu’en fonction des zones géographiques il y a un environnement marin différent. Par exemple,  il existe des micro-organismes présents même dans le sable, il s’agit d’observer et d’être vigilant avant de poser ses palmes. Bien entendu, le mieux est de ne pas les poser, en étant bien équilibré sous l’eau.

Amandine Cassi

Peux-tu nous parler de ton projet Dive & collect ? 

Je suis une passionnée de plongée, ça fait plus de 10 ans que je plonge. J’ai plongé un peu partout dans le monde, aussi bien en lac, en rivière, en mer et en océan, autrement dit, dès qu’il y a de l’eau. J’ai également plongé par tout type de condition, favorable comme moins favorable, je comptabilise aujourd’hui plus de 1000 plongées. J’ai arrêté de compter. 

L’idée c’est de faire un sport collectif à impact, d’utiliser les photos et les vidéos qui sont prises partout dans le monde par les plongeur·euses, de les collecter à travers une plateforme qui permettrait de faire de la reconnaissance et du comptage d’espèces. Ces données serviront aux structures à impact pour favoriser et accélérer la recherche et l’impact de la biodiversité sous-marine. Le travail se fera à la fois avec des plongeur·euses et des scientifiques. 

Où es-tu rendue dans le développement de ton projet au sein de l’incubateur Earthship Sisters ?

Le produit est en cours de réalisation grâce à une équipe d’experts qui m’aident à développer le projet. Le premier prototype devrait sortir mi-mai. En parallèle, j’ai aussi fait une enquête qualitative auprès de plongeur·euses photographes qui ne connaissaient pas le projet et j’ai eu beaucoup d’input pour améliorer les fonctionnalités pour finaliser le produit.

Il est aussi prévu d’avoir un volet sur la sensibilisation à la protection de la biodiversité marine quelque soit le type ou et le niveau de plongeur. Du côté scientifique, j’ai des contacts sérieux et j’attends maintenant d’avoir le premier POC (proof of concept) qui me permettra de passer à la vitesse supérieure. Concernant les fonds marins à étudier, je vais commencer, dans un premier temps, par Marseille étant le berceau de la plongée en France. 

Pour revenir sur mon année passée au sein de l’incubateur Earthship Sisters, les points les plus importants qui m’ont énormément marqué c’est la force du collectif, plus particulièrement la puissance d’un collectif féminin. Seule tu vas plus vite mais ensemble tu vas plus loin. Je trouve que faire partie d’un collectif de femmes permet d’avancer encore plus vite dans un cadre bienveillant. 

Propos recueillis par Alice Bernaud 

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